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l'Europe ne fait rien? A lire

Il est une fable dont il faut faire justice. Sans emphase, en lui opposant simplement des faits. Dans la crise du coronavirus, dit-on, l’Europe est impuissante, l’Europe se délite, l’Europe est amorphe, l’Europe disparaît… Quelques faits, donc : dès le début de la crise, la Banque centrale européenne a assoupli dans les grandes largeurs sa politique monétaire, «quoi qu’il en coûte», selon la formule consacrée. Elle a ainsi évité que l’inévitable récession due au confinement des trois quarts de la population se change en chute abyssale.

Les institutions européennes ont abandonné en rase campagne les fameux «critères de Maastricht» (3% de déficit, 60% d’endettement), qu’on présentait comme un carcan, pour permettre aux Etats de l’Union de se porter au secours de l’économie. Elles ont voté un plan d’urgence en faveur de l’action sanitaire, puis actionné plusieurs mécanismes (dont le MES) pour mettre en œuvre des plans massifs de soutien à l’activité. La Commission a ensuite reçu pour mandat de préparer un budget qui oriente la relance nécessaire dans le sens de la transition écologique, comme le demandent les formations politiques européennes progressistes. Peu importe, disent les antieuropéens. Nous avons une vérité alternative : l’Europe ne fait rien, l’Europe se délite, etc. Les mots remplacent les choses. Cela facilite les raisonnements…

Est-ce à la hauteur ? Non. Pas encore, en tout cas. Il y faut une action supplémentaire de solidarité envers les Etats les plus faibles, qui risquent l’embolie financière. Mais qui s’y oppose ? Là éclate l’escroquerie souverainiste : ce ne sont pas les organes communautaires, qui ne cessent de plaider en ce sens. Ce sont les Etats souverains ! La Cour constitutionnelle de Karlsruhe veut entraver la BCE au nom de la souveraineté nationale, les «Etats fourmis» rechignent à aider les «Etats cigales» au nom de leurs intérêts nationaux, partout les nationalistes, en Pologne, en Hongrie ou ailleurs, tentent de détruire l’action commune. Telle elle est donc la vérité : quand on dit que l’Europe n’existe pas, c’est parce qu’on veut la détruire. Pas de chance : elle s’engueule, elle hésite, elle tarde mais elle est toujours debout.

Laurent Joffrin directeur de «Libération»







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