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Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie était vaincue. La victoire, qui a commencé à se dessiner sur le front de l’Est en 1941, est totale. Les peuples se sont dressés contre le fascisme et ont triomphé de la haine. Cela a ouvert la porte sur une période de grandes avancées sociales

Le drôle de destin du 8 mai en France

Le 8 mai reste aujourd’hui un jour férié en France. Mais chez nos voisins du sud, cela suscite aussi des débats : instauré comme jour férié en 1946, il a été supprimé d’abord par De Gaulle en 1959, avant que Valéry Giscard d’Estaing (président entre 1974 et 1981) ne supprime même les commémorations du 8 mai. Changement d’attitude en 1981, lorsque le président Miterrand, élu avec le soutien du Parti communiste français, rétablit le 8 mai comme jour férié.

Le rôle de la Résistance dans la victoire.

Commémorer le 8 mai permet d’abord de rappeler le rôle de la Résistance dans la victoire sur le fascisme. Car à défaut de commémorations et donc de débat dans la société, ce sont les idées dominantes qui imposent leur lecture de l’histoire. Le rôle de la Résistance est donc passé sous silence.

Ainsi, à grand renforts de films comme Il Faut Sauver le Soldat Ryan ou de séries comme Band of Brothers, Hollywood nous raconte les sacrifices et les victoires des troupes américaines en France ou en Ardenne, qui auraient permis de libérer l’Europe du fascisme. Et à première vue, on peut leur donner raison : moins d'un an après le Débarquement de Normandie, le Hitler se suicidait et la guerre se terminait.

Pourtant, il faut souligner que la Résistance a obtenu des succès de taille partout en Europe. Comme en France. La valeur ajoutée du Conseil national de la Résistance (CNR), l’organe unifiant les « gaullistes » (partisans du général De Gaulle, classés à droite) et les communistes, soit les deux grandes forces politiques résistantes, se marque par exemple sur trois points dans le succès du Débarquement de Normandie. D’abord le renseignement : 80% des informations utiles à la préparation du D-Day (autre nom pour le Débarquement de Normandie) sont fournies par la Résistance, de l’aveu même de l’OSS (la future CIA). Ensuite, le sabotage : les communications allemandes sont méthodiquement coupées, parasitant leur défense. Et plus démonstrative encore est la pagaille dans les chemins de fer. Mille coupures ferroviaires ont été recensés durant l’été 1944 : grèves, pannes, faux aiguillages et déraillements ont empêché l’armée allemande d’envoyer les renforts nécessaires sur le front. Le maréchal allemand von Rundstedt qui défendait le Mur de l’Atlantique estime dans ses Mémoires n’avoir pu compter que sur 50% de ses effectifs là où il en avait besoin. Le film La Bataille du rail (1946) illustre comment durant ces semaines cruciales le trafic ferroviaire français a été réduit de moitié par l’action héroïque des cheminots. Enfin, la lutte armée en elle-même : De Gaulle et le CNR appellent à la radio le 6 juin au soir les Français au soulèvement national. Partout en France les partisans sortent du bois. En Normandie, les résistants précédent les Américains en éclaireurs grâce à leur connaissance du terrain et rallient la population à la Libération en installant un pouvoir populaire temporaire. Les collaborateurs sont identifiés. La résistance se charge de garder les prisonniers et les ponts. Ailleurs, des unités allemandes sont bloquées en Bretagne et ne peuvent arriver à temps en Normandie. L’Aquitaine et le Limousin (deux régions françaises) se libèrent avant l’arrivée américaine.

Autres faits marquants de la Résistance : la Corse se libère en 1943 sans aide externe. À Paris, le communiste Henri Rol-Tanguy dirige en août 1944 l’insurrection avant l’arrivée des blindés du général français Leclerc, au cours de laquelle 100 000 Parisiens dressent 600 barricades et chassent les Allemands. En Italie, les Brigades Garibaldi du Parti communiste italien (PCI) regroupent la moitié de la Résistance. Ses partisans libèrent en 1945 Bologne, Turin, Milan (où ils exécutent Mussolini) et d’autres grandes villes avant l’arrivée des Alliés.

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